Lorsque je me regarde dans le miroir, je ne fais que prétendre ;
Le sourire est aussi faux qu’il est vrai que je me fuis sans attendre.
Comment pourrais-je ouvrir mon cœur puisque je me déteste ?
Je ne sais qu’éclipser et refuser l’intimité qui empeste ;
Je me prépare au pire, je finirai par tout détruire,
Me donnant raison même si je sais que c’est con.
Ma souffrance m’appartient et je la chéris jusque dans ma chair ;
Fureur, oui, stupeur, je m’abandonne à mon propre jugement.
J’ai la peur de me montrer tel que je suis vraiment,
Cela glisse au sein de mon tempérament si par horreur on l’éclaire.
Pour me cacher et me sentir en sécurité, j’établis tout un tas de stratagèmes,
J’en suis presque persuadé.e, au fond, personne ne m’aime.
Je ne puis regarder au fond des yeux d’un.e autre,
Alors je m’emploie à déployer un tiers ou à rejeter la faute ;
M’oublier au travers d’un écran n’est pas si gênant,
Ou m’esquiver avec plusieurs verres dans le bruit sourd des foules.
Est-ce sordide d’être incapable de passer un moment seul.e ?
Je veux dire, véritablement seul.e.
Là où, finalement, on peut se construire vraiment ;
Se trouver, s’accepter afin de s’aimer sans saigner,
Pour pouvoir enfin aller simplement vers l’autre, éclairé.e.