Distorsion

Je me sens manœuvré, rien de plus cruel ;
Poussé dans ces retranchements inhabituels.
Mes émotions s’entremêlent,
S’en mêlent et s’emmêlent.

Mon cœur est triste
Mon cerveau fustige,
Je ne peux plus dormir.

Les mêmes inlassables schémas se répètent ;
Ceux-là n’ont rien de rassurant, c’est tout l’inverse.
Ils enfoncent une froide lame, transperçant mon âme
En morceaux, je distribue ma survie gratuite.

J’en paye le prix.
Je paye le prix fort, sans trop savoir pourquoi ;
C’est juste “comme ça”.
Puis-je survivre ainsi sans aussi cesser de croître ?

L’image que j’observe est victime de distorsion
À chaque mot ou intention à mon attention.
Personne ne sait qui je suis,
Pas même moi ! Mais je suis le plus avancé sur la bonne voie.

Moi, l’Égoïste,
Moi qui semble avoir enfin trouvé plus égoïste que moi.
Moi, prêt à tout donner sans permission, ni restriction.
Moi, qui suis mort déjà tant de fois dans le silence.
Moi, l’Unique, en toute vraisemblance,
Moi qui me comprend sans pourtant toujours me considérer.
Moi, le mal-aimé, le loup, le bossu, le fou, le sage, le singe.
Je ne peux m’incliner aux multiples formes de la censure
Car toujours je me murmure et je ne cesse d’écouter ;
Puisqu’on ne me l’accorde que trop rarement.

J’ai les clés en main,
L’écriture au fusain,
Les blessures d’hier, celles de demain.
Si la vie avec les humains n’est qu’un compromis,
C’est me compromettre, alors tant pis !
Je n’y vois nul intérêt, nul profit,
Si ce n’est accepter la mort
Ainsi que la loi du plus fort.