Acharnement

Je m’acharne, il faut que je m’arrache, loin, très loin.
S’échapper là où tout m’apaisera, calé seul sur cette plage.
Le calumet de la paix ne calme plus ma rage.
Le silence n’est pas un oubli.
Je ne compte pas moisir ici
Au milieu des asservis.
Le doute, le saboter ; foutu sablier ; contraint de partir à l’abordage.
Fort en sabotage, ne plus s’esquinter pour des mesquins.
S’habiller et s’appliquer pour espérer de meilleurs lendemains.

Votre folie corrobore ma Raison,
Rois et reines de l’inaction.
Vous êtes perdus dans votre maison,
Ou dans les rayons sous les néons.

Il paraît qu’il faudrait marchander ses idées avec ce sacré adversaire,
Mais en ce temps, je ne vends pas mon honneur pour des honoraires.
Ère amère, beaucoup de compères ne concourent plus aux enchères.
Encloué dans la vision réalisée de Nietzsche,
Je finis par me contreficher des étalés dans la niche,
Ne perçois plus que des dieux et des esclaves.
Pendant que tu t’excuses, je m’amuse ; tu n’es qu’une poucave.
Petite intruse, je m’esclaffe et monte d’une octave.

Avec cette épopée, je suis au fait qu’à l’usure je construis ma fusée,
Mais je me désintéresse parfois de mes enivrantes pensées,
Me disant, médisant, qu’elles sont ennuyantes et ne méritent pas d’exister.
Car je sais que je ne suis rien, que je suis Personne,
Également Perséphone ; j’ai ce pouvoir … pour percer l’œil du cyclope.
Quand t’as capté les codes, tu peux gratter l’écorce et te casser de cette époque.

Lunettes de soleil pour être invisible vis-à-vis des prévisibles ;
Prévisions tangibles, j’effectue des provisions incorruptibles.
Leur matérialisme m’accable, mon existence est insaisissable ;
Je ne fais que tuer le temps en m’acharnant en cet égarement discernable.

Je voudrais tous les annihiler pour m’assainir et me soigner,
Le moyen trouvé pour les asséner n’a rien d’abstrait.
Ma perception métaphysique égale la vision d’un elfe.
Comment ne pas s’enfoncer sans fausser le faux-self ?

Chemin de croix, ou je-ne-sais quoi d’hors-la-loi ;
L’embarras interdit ne choira pas au sein du convoi du roi.
En un tour de main, accéder au butin loin de la houle en émoi.
Les potins vont bon train ; je n’applaudis pas, la foule le fait pour moi.