Amour perdu

Où es-tu, mon amour ?
Toi qui étais là quand j’avais le plus besoin d’un toit ;
Toi qui a toujours su lire
Dans mon cœur sans pareil,
A perçu cet état sinistre qui déchire
Mon être loin du paraître.
Oui, tu soignais mon âme sans fuir,
Je le proclame sans reluire !

Où es-tu, mon amour ?
Te souviens-tu de notre vertueuse histoire ?
Y penses-tu avant de t’endormir,
Quand vient la glorieuse nuit ?
Ou suis-je la seule victime de mes illusions d’espoir,
Tournant en rond au fond du purgatoire,
A croupir, sans vie ?

Où es-tu mon amour ?
Je te retrouve par hasard dans une courte lettre,
Sentiments figés
Dans un instant qui a glissé dans le passé.
Avec pâleur,
Je contemple la douleur qui s’écourte.
Jongleur absurde,
Victime du tourment qui goutte
De ces émotions taciturnes.

Où es-tu, mon cœur ?
Si les erreurs rendent plus fort,
Elles semblent aussi pouvoir tuer, parfois.
J’en meurs d’effroi chez moi,
Entouré par un décor narquois,
En apesanteur …
Grand désarroi, ou je ne sais pas, encore.

L’esprit rejoue ce que le cœur ne peut oublier ;
Faire le deuil d’une personne toujours en vie,
Quelle drôle d’idée.
C’est perturbant de s’imaginer
Devenir de parfaits étrangers,
Pour toujours.
Je crois qu’une partie de moi t’attendra à perpétuité ici,
Ô mon amour.