Tour dorée

Du haut de sa tour dorée,
Elle s’insurge passivement contre l’Ordre d’Or, et
A l’orée de la forêt, les pauvres font sonner la cloche.
Elle croit élaborer une corde, mais
Elle ne fait que les condamner à une mort sans auréole.
Elle se perçoit dans leurs reflets renvoyés par une eau de boue rouée de coups.

En tout cas, c’est ce qu’elle déclare aux ignares.
C’est qu’elle s’exclame mais ne s’étale pas non plus sur la fougue.
Dorénavant, elle est à genoux.
C’est navrant, et elle en veut aux vieux fous.
En tout cas, c’est ce qu’elle explique en égotique.
C’est qu’il est pénible d’éclairer en bas les sourds qui se noient.
Il est plus enviable de se voiler en vivant en sournoise.

Au fond, dans sa tour d’ivoire, elle n’y voit plus rien.
A-t-elle une seule fois perçue
Le monstre qui l’a rendue si cossue ?
Elle décide de ne plus y croire pour ne pas choir,
Et c’est son choix … Oui, est-ce son choix ?
C’est cruel ; mais qu’est-ce qui ne l’est pas ?

Son orfèvre la pare de parures osées,
Et elle se penche parfois pour que l’on voit son décolleté.
Peut-être peut-elle ainsi les faire décoller ?
Elle ne s’épanche plus vers l’appel de la forêt ;
Remplace la corde par un fouet,
Car c’est le prix à payer pour s’isoler

En haut de sa tour dorée.