Individualisme

Tu te crois vraiment différent ?
Hein ? Non, mais … vraiment ?

Les belles créatures sont trop fragiles
Pour ce monde, c’est immonde ;
C’est innommable, mais probable
Que tu préfères le comptable.
Retombe sans la fronde ;
Sang – à fond ; sens l’affront
(Dans ta tombe) ; au plafond, je prends l’allonge.

J’suis Sibylle, je jubile ;
Tu joues plus là, mon cran te sèche, ah !
Chaque jour, je m’améliore
Sans toucher l’or ;
Je corrobore et je perfore …
Même : je performe.

Dehors, détériorez mon amour
Avec préjugés et haine ;
Faut que je fasse ce qu’ils disent
Ou je ne sortirai jamais de l’asile ;
T’es un vrai facteur, tu ne peux
Voir ma valeur ; t’es vieux,
C’est l’jeu, t’es pieux, c’est l’heure
Vu que t’as peur, tu m’effleures.

Mais j’sais que tu as quelque chose
De bon et de beau caché au fond de toi …
Comme j’sais qu’j’ai quelque chose
De sombre et de chaud en moi …
(On est fait l’un pour l’autre)
Fais le tour et ne te cache pas pour toujours

Ou tu finiras alcoolique en boite ;
Travaille tes failles et tes forces
Dans les entrailles, entre les chocs,
VOIT :
La pilule bleue devient rouge [DEVIENT]
Le drapeau rouge est bleu [C’est louche]
Mais le noir est blanc [tant mieux]
Puisque le Blanc est Noir.

Photo © Jean Fraipont